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4.5
Jacques Perry-Salkow, le prince de l'anagramme, nous offre dans ce septième ouvrage le fruit de son travail avec le philosophe Raphaël Enthoven. Dans l'introduction il écrit : "J'arrive les poches pleines des moissons brutes de mes nuits blanches". Les deux esprits se rencontrent dans un café de Montparnasse et c'est avec Cioran que Raphaël Enthoven défie le génie surprenant de Jacques Perry-Salkow.Les fulgurances de l'anagrammiste croisent, complètent et installent le texte dans son écrin de mots, pour le plus grand plaisir du lecteur qui reconnaît ou non les auteurs choisis (Descartes, Rousseau, Montaigne, Camus, Platon...). Le plaisir intellectuel est intense ; les notes à la fin du livre lèvent le doute du lecteur (Proust? Descartes? Pascal?...) et sont des portes vers d'autres lectures, ce que fait si bien Raphaël Enthoven dans ses émissions culturelles. Souvent, le texte est de lui et chavire tout autant quand l'anagramme étincelant l'enserre et emporte la pensée au-delà. Un exemple :" On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuveRien ne change et tout est mobile. Si le devenir est la loi du monde, si chaque entreprise est un château de sable et si moi-même je diffère à chaque instant de moi-même, alors, paradoxalement, comme la houle et le ressac, chaque génération rejoue l'histoire dont seuls varient les contours.La vague sans fin modifiée emmène nos jeux de sable "Les belles illustrations de Chen Jian Hong accompagnent cette lecture riche et envoûtante, qui laisse aussi la place à notre société contemporaine." Et si la mort n'est rien pour nousEmpruntons la route et rions "Vous trouverez Epicure délicatement analysé par le philosophe qui amène tout naturellement l'élan serein dévoilé par l'anagrammiste.Bravo à tous les deux. " Les lampes flottantes du café de la Rotonde " vous ont bien inspirés.